J’arrive à l’aéroport de Montréal mercredi soir, pour apprendre que mon avion ne décollera pas car il a pris des oiseaux dans son moteur à l’arrivée. Je suis un peu contrariée mais comme Yves me dit : « Vaut mieux être dans le prochain que dans celui qui frappe des oiseaux! ». Ok, j’avoue.
On me met sur le prochain, ce qui, en plus, me met en retard de l’autre côté; je demande gentiment si du coup ils ne pourraient pas me mettre dans un train pour Malaga directo, et on m’accommode! Super ! Le lendemain, après un atterrissage sans histoires à Malaga, je prends un taxi pour une destination un peu plus floue… el puerto. « Hay un centro nautico en Malaga? » « No, no hay »…. Hum, perplexe. « Hay una officina? Donde va un velero visitante? » « Por alli. » On me désigne un bout de quai. Y’a pas de marina, y’a pas de capitainerie, y’a un bar, c’est tout. Et des très gros bateaux, et des grosses grues, mais très peu de voiliers. Bon, Bernard ne semble pas ici. Le taxi s’impatiente, je ne veux pas qu’il me laisse en plein milieu de nulle part avec mes 25 kilos de stock, et ma carte SIM espagnole que j’ai mise dans mon cellulaire est complètement déchargée! Yé, ça commence bien! Je me fais reconduire dans un endroit où je peux recharger ma carte d’abord, ensuite j’appellerai Bernard.
Bon, une fois ceci fait, Gen est très contente car elle a un portable qui fonctionne, je parle à Bernard pour apprendre qu’il est… à Almeria… à 230 km d’ici.
Merde. Je suis en pleine rue, j’ai plein de bagages… lui est immobilisé par la perte de l’hélice de son moteur à l’entrée du port d’Almeria. Plouc! dans l’eau sur un coup de reculons. À 6 m de profond…
Il me dit, prends-toi un hôtel, et demain j’arrive!
Donc ma première soirée et journée se passent à Malaga, en découverte de la ville. Malaga n’est pas une très jolie ville. C’est une ville culturelle, il y a plusieurs monuments d’exception, elle jouit d’un climat très doux et d’un beau littoral, mais manque de charme. Y’a des gratte-ciels (plutôt : tours à appartements)

Bernard passe la journée à attendre des plongeurs qui finalement ne retrouvent pas son hélice, et moi à l’attendre. Il finira par arriver à 21h30 en voiture de location avec ses 2 copains qui ont fait un bout sur le bateau avec lui – et là la rigolade commence! On me présente, bonjour Karim, bonjour Akli; 2 français d’origine algérienne, anciens sportifs professionnels, rigolards, qui ont trop de cash à flamber et des caractères hauts en couleur. Avec eux, même partir manger est une aventure : c’est compliqué, ils s’engueulent… Mais bon, c’est mon aventure alors je ferme ma gueule et je regarde, amusée.
On soupe, on reste dormir à Malaga, et on rentre tranquillement le lendemain après avoir laissé les 2 cocos dans une station balnéaire près de Malaga. En route, Bernard me racontera qu’en fait, les copains dont c’était le premier tour en bateau, ont été un cauchemar en mer. Ils s’endormaient sur les quarts de nuit après 15 minutes, ils avaient la chienne à la moindre vague, ne pouvaient pas descendre car ils étaient malades donc n’ont pu rien faire, etc. Il ne semblait pas trop fâché de les larguer!

Les prochains jours se sont passés à essayer d’abord de trouver des plongeurs, trouver une hélice à commander, trouver des mécanos qui se pointent quand ils disent qu’ils se pointent, etc. Bref, c’est le sud de l’Espagne, et tout se fait très lentement, les gens ne sont pas toujours super fiables, et il faut sortir du pognon pour être servis! Mon espagnol sert bien car Bernard le baragouine à peine, donc je suis maintenant une experte en hélice de moteur, en espagnol de surcroit!


Aucun commentaire:
Publier un commentaire