mardi 18 octobre 2011

Du vent et des sacrées vagues!

Que d’aventures et d’émotions dans les derniers jours! En rafale, quelques impressions :

  • Un petit bonheur d’acheter un poisson frais d’un pêcheur venu rôder autour de notre bateau vendredi matin – et de découvrir
    une fois le dit poisson bien installé dans notre glacière qu’il s’agit d’un lampuga – ou une daurade coryphène femelle, qu’on connait aussi sous le nom de mahi-mahi!
  • Une baignade fraîche et une petite apnée dans une eau turquoise dans la Cala del Formaggio, sur l’île de Vulcano, le temps d’un sandwich. Ce sera probablement notre seule et unique baignade, la température souvent ensoleillée mais plus fraîche qu’on pensait.
  • Une marina bien protégée à Lipari, la Marina di Pignataro, pas chère à 25 euros et qui nous permettra de passer deux nuits sécuritaires et pas trop mouvementées alors que la tempête gronde, des éclairs zèbrent le ciel et que 122 mm de pluie s’abat sur l’île.
  • Une écoute de grande voile qui cède sous la force du vent pendant la dit tempête et qui envoi la bôme revoler et me jette de mon lit promptement samedi matin
  • Un petit bar à vin sympa à Lipari après avoir passé 24 heures enfermés dans le bateau et une boucherie où on achète 2 grosses escalopes de veau pour $2 euros et 60 centimes, pour un veau marsala cuisiné à bord bien arrosé d’un superbe vin sicilien.
  • Une eau magnifiquement bleue et très claire dans les baies (on voit bien le fond à 8-10 mètres de profondeur) mais quasi dénuée de poissons… Quand on dit qu’il n’y plus grand-chose dans la Méditerranée, ça parait vrai. On ne voit à peu près pas de poissons sauf quelques minis petits trucs, quelques petites méduses. Un seul dauphin ou quelque chose du genre est sorti près du bateau dans la nuit l’autre soir en revenant de Stromboli, mais il a fait quelques bonds et n’est pas revenu. Il n’y a pas d’oiseaux non plus, sauf les incontournables goélands comme chez nous qu’on prend souvent pour des bouées à première approche dans les baies.
  • Un archipel d’île étonnamment facile à naviguer et relativement bien organisé pour les voiliers, malgré que nous nous trouvions de toute évidence à la toute fin de la saison touristique ici. Entre les livres fournis à bord et les cartes et systèmes de navigation que nous avions apportés en prévision d’un éventuel manque de système fonctionnel sur le voilier loué (ce qui s’est avéré exact), nous avons en masse d’information sur les ports et les mouillages. Il a été plus facile de s’ancrer qu’on craignait, nous avons pu juste se pointer dans les marinas sans prévenir ou réserver à l’avance et il y a toujours un ormegiotore qui t’attend pour te tendre une ligne. Des petits magasins d’alimentation partout, des cafés, et même des magasins nautiques dans les 2 plus grandes îles. Par contre, pas d’internet nulle part dans les marinas ni de cafés internet à terre, contrairement à mon expérience dans les îles grecques où même la plus petite île avait du wi-fi parfois même ouvert!! Les navigateurs avertis qui souhaitent être branchés dans les îles devront se prémunir d’un appareil intelligent avec 3G (dont le signal se reçoit partout) qu’ils pourront facilement recharger avec des cartes de ricarica achetées dans les Tabacchi ou les épiceries. Nous avions nos iPhone débloqués dans lequel nous avons mis une carte SIM Vodaphone achetée localement avec forfait téléphone+données.
  • Une vie locale bien organisée : des aéroglisseurs transportant piétons visitent les îles plusieurs fois par jour, reliant les îles entre elles et les ports de la Sicile. Des traversiers à voiture visitent également chaque île au moins une fois par jour, et nous avons vu un navire transportant le camion à déchet arriver à Filicudi un matin très tôt; le camion est descendu et a fait le tour de l’île, est remonté ensuite sur le navire qui a quitté pour une autre île! L’eau potable arrive aussi par cargo, qui s’accoste alors que des travailleurs locaux s’empressent de brancher un énorme tuyau dans des citernes sous-terraines situées quelque part sous le village. Impressionnant!


Dans ces îles, la vie s’articule autour des quais : entre les voyageurs qui transitent par les ferrys, les pêcheurs qui partent et arrivent, les cargaisons qui débarquent, et les hommes qui traînent ou qui réparent des filets. Mais le port est un milieu d’hommes ici comme ailleurs.




Après tout ça, nous avons eu une traversée aller-retour plus rude qu’on l’imaginait à l’île de Filicudi, à l’extrémité ouest de l’archipel, alors que 20 nœuds de vent grondaient et que des creux de vague de 4-5 mètres ralentissaient notre avancée.
Nous n’avions pas tout-à-fait anticipé à quel point ça allait brasser pour se rendre à cette petite île plus sauvage que les autres, et ni à quel point le port choisi allait se révéler un peu compliqué. Malgré le fait qu’il soit situé tout au sud de Filicudi, Pecorini n’est pas à l’abri des vents du nord comme nous le pensions car un vent catabatique dévale ses flans et s’engouffre dans la petite baie. Ce qui fait que l’approche au quai public (un vieux quai rouillé qui ne nous donnait pas confiance, mais les 3 bouées présentes dans la baie étaient trop près du bord et l’ancrage n’était pas envisageable alors que nous avions 20-25 mètres de fond tout près de la falaise. Il a fallu 4 approches et l’aide de plusieurs petits monsieurs locaux qui attendaient la navette pour réussir à jeter nos amarres sur le quai. Une fois amarrés, nous avons dû avancer à main le bateau pour faire de la place à un autre voilier beaucoup plus gros que nous venant derrière. Mais finalement ce fut heureux, car le vent a soufflé tellement fort et le ressac était si puissant que sans les gentils allemands dans ce bateau qui nous ont prêtés 2 défenses (pare-battage) pas mal plus grosses que les nôtres pour protéger la carène du bateau et l’empêcher de se fracasser contre le quai pendant la nuit, nous l’aurions abîmé sérieusement. Mais disons que ce fut notre pire nuit, le vent soufflant à 20-25 nœuds et la mer projetant constamment le voilier contre le quai… nous avons dû abandonner notre projet de partir marcher dans l’île le lendemain matin, ne songeant plus à laisser le bateau seul contre les éléments. Nous avons plutôt levé les amarres tôt pour faire à l’envers le trajet de la veille, rencontrant des conditions de mer encore plus fortes
(regardez l’angle du bateau dans la photo ci-contre… un vidéo s’ajoutera quand nous aurons une connexion internet suffisamment bonne). Mais quelle excitation quand même de foncer à toute allure dans ces vagues alors qu’on maîtrise la puissance du voilier!









On se trouve pas mal bons je dois dire, et l’adrénaline est un bien bon allié de circonstance. Le manque de sommeil de la nuit précédente, la café de 8 :00 et l’adrénaline de la navigation dans ces vagues et ce vent nous ont tenu toute la journée alors que nous nous dirigions vers Salina, la dernière escale du voyage avant de rentrer (nous avons prolongé notre location de deux jours).

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