JOURNAL DE BORD
Gulden Leeuw - Embarquement et Jour 1
Ça y est, une nouvelle aventure commence!
Après une semaine pleine d’émotions comme agent de liaison bénévole pour le RDV2017 – Grands voiliers à Québec, me voilà embarquée sur une d’entre eux, le Gulden Leeuw (Lion d’or), qui porte pavillon néerlandais.
Après une semaine pleine d’émotions comme agent de liaison bénévole pour le RDV2017 – Grands voiliers à Québec, me voilà embarquée sur une d’entre eux, le Gulden Leeuw (Lion d’or), qui porte pavillon néerlandais.
D’une longueur de 55 mètres, 3 niveaux de pont, ce grand voilier a été construit en 1937 par le gouvernement Danois comme bateau de recherche, mais il servira aussi à l’approvisionnement et à la formation nautique. Il a été converti en goélette à hunier récemment et peut accueillir jusqu’à 56 apprentis-matelots.
Samedi le 22 juillet, 16h20: c’est l’embarquement et le briefing des nouveaux apprentis-matelots. Nous sommes une trentaine – de tous les âges entre 20 et 77 ans.
Des membres de l’équipage (ils sont 11) nous accueillent, font un briefing rapide du bateau, nous orientent à travers les cordages (il y en a des douzaines et le tout est super compliqué!), et nous parlent un peu du voyage à venir. C’est un peu long mais déjà on sent la fébrilité et l’excitation qui commence à monter!
Par contre, petite déception en arrivant au pont inférieur – des couchettes en rangées, superposées par deux et non isolées les unes des autres, et dans un seul grand dortoir à peine séparé hommes-femmes - nous attendent. Hey boy, ça ne sera pas le luxe ça! Un matelas de fortune un peu défoncé, un casier en bois qui peut à peine contenir la majorité de mes affaires – voici mon domaine pour 8 jours. Et hop, on s’adapte de bon coeur, nous serons en mer après-tout! Par contre, ce soir-là en revenant au bateau pour y passer ma première nuit, après une soirée passée avec les copains à regarder les Feux d’artifice pour la clôture de RDV2017, je prends conscience de la pleine ampleur du défi de m’y coucher en ne perdant pas mes affaires dans le noir et en ne me pétant pas la tête sur la couchette d’en haut. Demain je vais m’organiser, mais là, après une heure de « Watch » sur le pont entre 01h00-02h00 pour sécuriser la passerelle des potentiels fêtards un peu trop enthousiastes, c’est le temps du dodo car c’est « all bodies on deck » at 06h30 demain. C’est quand même très fébrile que je réussis à m’endormir, somme toute très bien, galvanisée par l’aventure à venir.
Des membres de l’équipage (ils sont 11) nous accueillent, font un briefing rapide du bateau, nous orientent à travers les cordages (il y en a des douzaines et le tout est super compliqué!), et nous parlent un peu du voyage à venir. C’est un peu long mais déjà on sent la fébrilité et l’excitation qui commence à monter!
Par contre, petite déception en arrivant au pont inférieur – des couchettes en rangées, superposées par deux et non isolées les unes des autres, et dans un seul grand dortoir à peine séparé hommes-femmes - nous attendent. Hey boy, ça ne sera pas le luxe ça! Un matelas de fortune un peu défoncé, un casier en bois qui peut à peine contenir la majorité de mes affaires – voici mon domaine pour 8 jours. Et hop, on s’adapte de bon coeur, nous serons en mer après-tout! Par contre, ce soir-là en revenant au bateau pour y passer ma première nuit, après une soirée passée avec les copains à regarder les Feux d’artifice pour la clôture de RDV2017, je prends conscience de la pleine ampleur du défi de m’y coucher en ne perdant pas mes affaires dans le noir et en ne me pétant pas la tête sur la couchette d’en haut. Demain je vais m’organiser, mais là, après une heure de « Watch » sur le pont entre 01h00-02h00 pour sécuriser la passerelle des potentiels fêtards un peu trop enthousiastes, c’est le temps du dodo car c’est « all bodies on deck » at 06h30 demain. C’est quand même très fébrile que je réussis à m’endormir, somme toute très bien, galvanisée par l’aventure à venir.
Dimanche le 23 juillet. Réveil à 06h00, sur le pont à 06h30, c’est le grand départ ce matin. Nous remonterons le fleuve presque jusqu’au Pont de Québec avec les 38 autres voiliers, pour ensuite redescendre lors de la marée descendante, toutes voiles dehors. Les manœuvres pour quitter le quai se font rapidement, il y a déjà une douzaine de bateaux qui ont quitté le Bassin et qui sont devant nous; les zodiacs de la police et les remorqueurs sillonnent le Port, les voiliers saluent leur départ par de longs signaux sonores, c’est extrêmement émouvant et j’en ai « le moton » avant même qu’on quitte notre quai.
(Photos de l'orientation et la première journée plus bas)

Première surprise (et non la moindre), on enfile des harnais et on se fait briefer sur comment monter au mât pour aller détacher les voiles carrés du mât de misaine. On regarde en haut, ça parait faisable, on se sent brave et on est plusieurs à se porter volontaires. La grimpe se fait dans une échelle de corde (il y en a une de part et d’autre des mâts), un pied et une main à la fois. La nervosité me prend rapidement en montant, et j’ai soudainement, environ à mi hauteur, un petit moment de panique qui m’étreint. Je pause, prend une bonne respiration, et réalise que le stress et l’adrénaline m’ont fait agripper les haubans entre lesquels l’échelle est tissée beaucoup trop fortement, ce qui fait que mes muscles de bras tremblent. J’ai peur de ne pas pouvoir monter et que mes muscles flanchent – le Capitaine me voit hésiter, me dit que si je ne peux pas poursuivre je dois redescendre – et je m’entends lui répondre d’une voix assurée que non, ça va, j’avais juste besoin de prendre mon souffle. Je pousse vers le haut sous l’influence de l’adrénaline qui commence à emplir mes veines jusqu’à la première vergue (« the yards » - barre de flèche traversant le mât de part et d’autre sur lequel est installé chaque voile carrée), puis la deuxième où m’attend un membre de l’équipage qui me donne des instructions pour bien m’attacher, et ensuite aller latéralement jusqu’au bout complètement de la vergue, sur un seul fil de fer sur lequel poser mes pieds. Là un autre petit moment d’hésitation, car je comprends soudainement (car seulement là j’oses regarder en bas) que je suis vraiment haute (30 mètres environ), et que j’ai intérêt à penser à chaque geste que je poses si je ne veux pas me retrouver à me balancer dans le vide attachée par un mousqueton et sangle à la taille…
Une fois la frayeur passée, je m’habitue et je profite du paysage. C‘est un sentiment extraordinaire – à couper le souffle tellement c’est beau! Le confort s’instal ainsi qu'un délicat équilibre entre serrer de toutes mes forces la barre de fer sur la vergue et me balancer un peu par arrière pour alléger la pression sur mes genoux et mes jambes. Mon corps s’habitue à ce nouvel environnement, mon cœur se calme, ma tête se tait. Je profite pleinement du moment – jusqu’à l’instant où je dois recommencer à me déplacer pour détacher la voile. Après environ 30 minutes dans « the yards », je redescend d’un pas plutôt assuré, lentement mais surement, et je me dis que je viens de vivre un moment magique.

Le reste de la journée se passe super bien, nous avons une météo extraordinaire même si peu de vent. Nous sommes divisés en 3 équipes de « quart » de 11 personnes chacune, supervisée par un équipier – chaque équipe fera 2 quarts de 4 heures à chaque jour. Les nôtres sont de 10h-14h, et 22h-02h chaque jour.
Donc après la Parade, petit-déj, puis apprentissage de la voilure et des cordages. Il y a 13 voiles sur le bateau dont 4 voiles carrées. Chaque voile a en moyenne 4 à 6 cordages, donc ça vous donne une idée de ce dont le carrousel de cordes peut avoir l’air! Malgré toute mon expérience ce navigation, ça me prendra certainement quelques jours à apprendre tout ça.
Nous prenons notre premier quart à 10h, et les prochaines 4 heures sont consacrées à une orientation sur le fonctionnement des quarts et les différentes fonctions qui doivent être assumées. Nous prendrons tous une fonction à tour de rôle. Ça passe super vite et nous commençons à nous sentir plus à l’aise dans le bateau.
Donc après la Parade, petit-déj, puis apprentissage de la voilure et des cordages. Il y a 13 voiles sur le bateau dont 4 voiles carrées. Chaque voile a en moyenne 4 à 6 cordages, donc ça vous donne une idée de ce dont le carrousel de cordes peut avoir l’air! Malgré toute mon expérience ce navigation, ça me prendra certainement quelques jours à apprendre tout ça.
Nous prenons notre premier quart à 10h, et les prochaines 4 heures sont consacrées à une orientation sur le fonctionnement des quarts et les différentes fonctions qui doivent être assumées. Nous prendrons tous une fonction à tour de rôle. Ça passe super vite et nous commençons à nous sentir plus à l’aise dans le bateau.
Le deuxième quart de la journée, de 22h à 02h00, est plus intéressant. Nous sommes à la hauteur du Bic lorsqu’on prend notre quart – et on me désigne comme « watch leader » pour ce premier quart de nuit, ce qui me donne le bénéfice non négligeable de pouvoir rester une bonne partie du temps dans la timonerie (cabine sur le pont supérieur d’où est effectuée la navigation).
Dotée de plusieurs instruments tels 2 GPS, 3 radio marines VHF sur différentes fréquences, un Loren C, un radar, un récepteur de signaux AIS qui nous permettent d’identifier les autres bateaux autour, baromètre, etc.
Mais la navigation, malgré l’aide du GPS, est faite sur carte marine, comme je l’ai apprise – ce qui me donne la chance de revisiter mes connaissances un peu rouillées, et de me découvrir des aptitudes de professeur car les autres 10 personnes de mon quart n’ont aucune expérience en navigation. J’ai adoré!
La nuit est super claire, le couvert d’étoile est lumineux, mais il fait très froid (10 sur le fleuve c’est frette en pleine nuit...). La nuit se termine pour moi à 03h00, et je tombe de fatigue dans ma couchette très inconfortable – et je dors comme un bébé
☺
Dotée de plusieurs instruments tels 2 GPS, 3 radio marines VHF sur différentes fréquences, un Loren C, un radar, un récepteur de signaux AIS qui nous permettent d’identifier les autres bateaux autour, baromètre, etc.
Mais la navigation, malgré l’aide du GPS, est faite sur carte marine, comme je l’ai apprise – ce qui me donne la chance de revisiter mes connaissances un peu rouillées, et de me découvrir des aptitudes de professeur car les autres 10 personnes de mon quart n’ont aucune expérience en navigation. J’ai adoré!
La nuit est super claire, le couvert d’étoile est lumineux, mais il fait très froid (10 sur le fleuve c’est frette en pleine nuit...). La nuit se termine pour moi à 03h00, et je tombe de fatigue dans ma couchette très inconfortable – et je dors comme un bébé

Demain sera un autre jour et j’ai déjà hâte!
Photos: https://www.facebook.com/genevieve.leclerc.336/media_set?set=a.10154815648312215.1073741864.705632214&type=3
Photos: https://www.facebook.com/genevieve.leclerc.336/media_set?set=a.10154815648312215.1073741864.705632214&type=3
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