jeudi 3 décembre 2009

La Dolce vita

Plus de 4 semaines depuis ma dernière entrée!
Suis revenue en Italie le 19 octobre et ai retrouvé mon amoureux avec beaucoup de joie. La quiétude de Corconio m’attendait, et aussi le 1 degré Celsius au sol le matin de mon arrivée en terre piémontaise. Le choc! Moi qui revenais de 3 semaines de 23-25 degrés, le froid (anormal à ce temps-ci de l’année) à Milan me glaça les os… et m’envoya dépenser $500 de linge dans les boutiques la journée même! Voyez-vous, ce n’était pas tout à fait prévu que je me ramasse en Italie à ce moment-là, et mon linge d’hiver (et mon linge de ville tout court) était dans une valise à la maison qu’Yves devait rapporter en Italie avec lui en novembre lorsqu’il retournerait quelques semaines à Montréal pour passer du temps avec les enfants. J’étais équipée pour une belle journée d’été en Grèce ou une nuit froide sur un bateau en Atlantique, mais pas pour la province italienne. Oh well, que dois faire une fille qui n’a pas de linge approprié… Magasiner! En Italie, bon, y’a pire endroit… En plus mon chum avait décidé de me sortir dans un resto plutôt chic le soir de mon arrivée, et mes shorts de voile ne faisaient pas trop l’affaire… Il m’a donc patiemment accompagné pendant que je faisais mes achats. Je dois dire que je suis particulièrement contente de mes bottes hautes noires! Nous nous sommes rapidement installés dans notre petite routine à Corconio. C’est une toute petite bourgade (je dirais 30-40 maisons p-e?) située en surplomb du Lago d’Orta, un lac situé dans le nord de l’Italie, dans la région des lacs. Nous habitons dans la maison familiale d’une amie professeure à Montréal qui vient de la région et qui la loue à Yves pour la durée de sa sabbatique. Nous sommes super bien installés et bénéficions d’une vue magnifique sur le lac et les montagnes derrière. Donc Yves travaille durant la journée, parfois à la maison et parfois à un institut de recherche qui l’accueille pendant sa sabbatique pour qu’il puisse y faire sa recherche. Moi je me promène, je vais dans les marchés, je prends la voiture et je vais visiter des villages des environs, ou alors je fais quelques heures d’italien par jour avec des cours sur internet et des podcasts. Malgré la température fraîche qui a sévit, la vie est très douce à Corconio.Le premier week-end après mon retour, nous avons fait un petit voyage à Genova et Cinque Terre, pour une longue fin de semaine. Genova est une grande ville industrielle, qui a un très gros port, qui ne peut pas être découverte en 1 journée comme nous avons tenté de le faire. L’architecture y est très particulière, les palazzi italiens des 18-19 siècles y sont magnifiques. Son vieux quartier est une collection de petites ruelles hyper étroites qui forment le plus gros centre médiéval d’Europe; on s’y perd à n’en plus finir. Très rigolo de se promener et réaliser qu’on est dans le « red light district » de la vieille ville au détour d’une ruelle, à 17h00 de l’après-midi… Après une journée et une soirée passés dans cette belle ville, nous avons mis le cap sur Cinque Terre, petit coin de terre mythique en Italie du Nord, en suivant la Riviera italienne à partir de Genova. Cette côte est superbe, et les petites villes tout à fait mignonnes. On se demande comment les Français et les Espagnols ont fait pour autant détruire le charme de leurs « riviera », alors que l’italienne est encore jolie, de bon goût, en tout cas de ce côté de Genova. pour le lunch dans le superbe et TRÈS touristique petit village de Portofino, qui malgré ses boutiques de luxe et ses restos hyper chi chi, est majestueux et très agréable… pour un arrêt de 2 heures. La route sur la pointe pour s’y rendre met au défi les plus aguerris des conducteurs de petits routes européennes larges d’une voie (alors que les autos viennent des 2 directions) en lacets, mais le coup d’œil vaut définitivement les quelques sueurs froides exacerbées par les conducteurs italiens de motocyclette qui sont complètement fous… L’arrivée à Cinque Terre se fait par une aussi petite route. Cinque Terre est le nom donné à une partie de la côte de la Ligurie est dans laquelle se trouvent cinq villages autrefois accessibles uniquement par la mer (ou un train côtier), et reliés entre eux par une série de sentiers qui longent les falaises escarpées de cette magnifique côte. Maintenant on peut s’y rendre par une petite route, mais une fois arrivés dans un des villages, vaut mieux y laisser la voiture et utiliser les bateaux taxis, le train et les sentiers pour aller de village en village. Nous sommes arrivés le samedi soir et trouvé notre petite auberge charmante. Le village de Monterosso al Mare, le premier des cinq, dans lequel nous avions élu résidence pour le w-e est tout à fait joli, très pittoresque malgré que le plus grand de tous. Mais le vrai coup de cœur sera le lendemain, alors que nous embarquons dans un bateau taxi pour se rendre au dernier village, avec l’intention de retracer notre route à pied par les sentiers épousant la crête des falaises. Le point de vue sur les villages à partir de la mer est magnifique. Une fois à terre, nous emprunterons la route piétonne tantôt large et de pierre, tantôt étroite, tortueuse et de terre et de roches qui roulent sous nos pieds. Mais entre Riomaggiore, Manerola, Coniglia et Vernazza, les points de vue saisissants côté mer se multiplient. Côté terre, la région est connue pour ses vignobles à flancs de falaises et balayés par le vent marin, dont ont soin leurs propriétaires à l’aide de petits « trains moteur à une personne » installés sur des courts rails entre les vignes, qui vont de haut en bas, et qui leur permettent de monter et redescendre entre leurs terrasses. Une fois arrivés à Vernazza, après 4 heures de marche, 4 villages et un bon repas, nous décidons de prendre le train pour rentrer à Monterosso. Quelle belle journée! Elle se terminera d’ailleurs dans une halte gastronomique haute en couleur… L’hôtel nous a recommandé un restaurant typique, installé près de la mer dans une grotte de pierre ouverte qui autrefois fut un bunker de guerre. Ils ont fermé le plafond avec du plâtre et ont installé une fort jolie salle à manger dans l’espace circulaire. La nourriture y était excellente, les plats copieux et le vin commandé (Vino nobile de Montalcino) de très bonne qualité. Mais nous y avons eu une visite un peu moins agréable… À un moment du repas, bien installés confortablement dans notre petite alcôve de roche, j’aperçois du coin de l’œil un mouvement à côté de moi, où Yves est assis. Le temps de me retourner d’un quart, la cause du mouvement se déplace de l’épaule d’Yves vers la banquette sur laquelle nous sommes tous deux assis, se cogne contre ma cuisse sous la table et disparaît vers le sol… je baisse les yeux pendant que tout ceci se passe en une demie seconde pour apercevoir disparaître sous la nappe une… longue queue de rat… Un cri étouffé est sorti de ma bouche, que je rattrape un peu trop tard, et la serveuse lève les yeux de l’autre côté de la salle mais me voyant calme, elle repart. Yves et moi, un peu estomaqués, avons tout d’un coup le fou rire… nous attendrons une quinzaine de minutes avant de pouvoir aviser la serveuse, quand elle repassa. Disons que ce souper-là ne nous a pas coûté cher! Et le comble c’est que plus tard dans la soirée, un gros oiseau est rentré dans le resto et s’est mis à voler à quelques pouces au-dessus de nos têtes. Aie aie. Mais ce fut une très belle soirée, et fin de semaine, malgré ces aventures. J’ai adoré Cinque Terre, et j’ai d’autant plus aimé y être en dehors de la saison touristique, ayant tout de même bénéficié d’une température anormalement clémente de 23 degrés pendant notre randonnée. Les 2 semaines entre mon retour et le départ d’Yves pour Montréal ont passés très vite, et je le déposais à l’avion pour Montréal pour 3 semaines en début novembre. Moi je restais subséquemment 13 jours à Corconio, pendant lesquels mon amie Manon viendra me rejoindre pour une petite semaine, et ensuite les Iles Canaries m’attendaient pour me mettre à l’épreuve… et ceci sera une autre chronique.

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